Les annonces successives de D. Trump en matière de droits de douane ont exacerbé la volatilité sur les marchés financiers. Les cours des actifs risqués ont commencé par plonger en réaction à l’instauration de droits de douane réciproques avant de se reprendre à l’annonce d’une pause de 90 jours visant à favoriser l’ouverture de négociations avec les différents pays, à l’exception notable de la Chine.
Ce volte-face a contribué au fort rebond des marchés d’actions aux Etats-Unis, qui réduisent ainsi leur sous-performance par rapport au reste du monde en 2025. Les grandes valeurs de croissance se sont particulièrement distinguées (Nasdaq Composite +7,3%), à l’image des 7 magnifiques (+8,5%) dans le sillage de Nvidia (+18% mais -25% par rapport à son plus haut). Les actions européennes ont, elles, limité leurs pertes grâce à des achats à bon compte sur des valeurs cycliques hors secteur automobile (Schneider, ASML, Saint Gobain) tandis que les secteurs défensifs et pétrolier ont souffert.
Mais le fait majeur de la semaine écoulée aura été la hausse inattendue et spectaculaire des taux longs américains concomitamment à un repli prononcé du dollar (-3,5%) contre la majorité des devises. Ce mouvement de défiance envers les actifs américains aurait été, selon certaines voix, à l’origine du volte-face sur les droits de douane réciproques.
Toujours relayées au second plan, les statistiques économiques publiées cette semaine ont notamment révélé une baisse supérieure aux attentes des prix à la consommation aux Etats-Unis, en contraste avec des anticipations d’inflation de la part des ménages qui ne cessent de grimper et pèsent sur l’indice de confiance du consommateur.
La semaine à venir devrait encore être animée par l’actualité sur les droits de douane tandis que les publications financières au titre du T1 vont s’accélérer. Après les banques américaines, qui ont une fois encore dépassé les attentes, de nombreuses sociétés à l’instar de LVMH et ASML en Europe, figurent à l’agenda avec une attention qui se portera autant sur les résultats publiés que sur les impacts des droits de douane sur leurs activités.